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RENTREE SOLENNELLE DES COURS ET TRIBUNAUX 2014-2015

RENTREE SOLENNELLE DES COURS ET TRIBUNAUX 2014-2015 : les praticiens du droit déplorent une carence de l’application du droit de l’environnement

La salle Djéli Baba Sissoko du CICB a servi de cadre ce lundi 3 novembre 2014 la tenue de la rentrée solennelle des cours et tribunaux. C’était sur le thème : « justice et protection de l’environnement ». L’événement organisé par la cour suprême était placé sous la haute présidence de SE M. Ibrahim Boubacar Keita président de la République, ambulance le président du Conseil supérieur de la magistrature.

C’était en présence de M. Nouhoum Tapily, président de la cour suprême, de M. Seydou S. Coulibaly bâtonnier de l’ordre des avocats, du Premier ministre et ses gouvernements et des corps judiciaires. Etaient également présents pour la circonstance les présidents de la cour suprême du Bénin, de la Guinée Bissau, de la Mauritanie, du Niger, de la Tanzanie et le représentant du président de la justice de l’UEMOA.

Dans son intervention, Nouhoum Tapily dira que cette rentrée judiciaire est notre affaire et elle s’inscrit au tour du thème intitulé « justice et protection de l’environnement». Qui est, dit-t-il, une préoccupation nationale. Il a aussi ajouté que la question de l’environnement constitue un axe fondamental d’où ce thème est au cœur de la rentrée judiciaire. M. Tapily a également profité de l’occasion d’informer l’assistance le colloque international qui s’ouvrira le lendemain (mardi 4 Novembre) de la rentrée solennelle des cours et tribunaux. Par la même occasion, le président de la cour suprême a rappelé les différents thèmes des années précédentes de la rentrée judiciaire.

Dans sa prise de parole, M. Seydou S. Coulibaly explique que l’application de droit de l’environnement présente d’un facteur négatif essentiel à double origine : l’ignorance des textes relatifs à la protection de l’environnement par les populations et l’incompétence des techniciens du droit chargé de l’application des textes ; le tout, en raison de la complexité de la matière. Il a ajouté que ceci explique que le contentieux juridique relatif à l’environnement ne rencontre plus de fortune que son objet.

C’est aussi, dit-t-il, la preuve que l’éducation à l’environnement et l’adoption d’un code de l’environnement sont certes importantes mais devraient être précédées de la formation des techniciens au droit de l’environnement, afin qu’ils soient d’abord des vecteurs de pédagogie avant d’être juges répressifs.

Par ailleurs, le président de l’ordre des avocats a fait savoir que le débat d’aujourd’hui, ne pourra pas se limiter au thème de l’écologie. Parce que dit-t-il, l’environnement n’est pas qu’écologique ; il est social, il est scolaire et il est judiciaire, il est sécuritaire et tout ce dont notre pays souffre. Il a ainsi rappelé le président de la république que le peuple malien lui a fait confiance à près de 78%. En le faisant, dit-t-il, le peuple venait de remplir sa part du contrat ; se mettant ainsi en situation de créancier et vous dans celle de débiteur.

Or, les maux qui assaillent ce peuple sont connus; puisqu’ils sont endémiques et persistent depuis des décennies, comme une fièvre au long cours que l’on a régulièrement fait baisser à coup d’antalgiques, sans se préoccuper de la source du mal, a souligné Coulibaly. Il a poursuivi que ces maux ont pour nom une école politisée, corrompue, qui n’instruit plus ; une justice désavoué qui s’achète par endroit parce que se vend par ailleurs ; une corruption devenue un mode de vie ; une précarité latente, une insécurité liée aux problèmes du Nord et ce n’est pas tout.

Le bâtonnier a aussi ajouté que l’école est devenue le serpent de mer de la gouvernance de notre pays, ne satisfait plus personne : ni les parents, ni les élèves, ni les enseignants, ni les gouvernements qui se sont succédés depuis plusieurs décennies ; personne ne se reconnait dans cette école.

Pour terminer, il dira que notre justice n’inspire plus confiance.

Quant au président de la République a demande de faire une synergie pour relever le défi de protection de l’environnement. Notre environnement est très menacé. Pour éradiquer ce fléau, il faut que les acteurs se donnent la main pour le combattre. Il a par ailleurs, engagé le gouvernement, les collectivités et les autres acteurs de l’environnement de jouer pleinement leur rôle de contrôle et de protection de l’environnement. Pour finir, le président de la république a rassuré le bâtonnier qu’il prendra acte de toutes les préoccupations de la population qu’il vient de souligner.

malipresses.info

Mamadou DOLO

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